Association pour les REcherches Sous MArines en Roussillon

Un épandage de tuiles antiques a été déclaré en 1998 au centre de la baie des Reguers mais n'a alors pas fait l'objet de sondages approfondis. En 2015, Emmanuel Nantet et Franck Brechon ont dirigé une première expertise de ce gisement.

Après une prospection visuelle serrée, il est apparu que l’épandage couvre une surface de 15 de longueur dans le sens nord-sud et de 30 m environ dans le sens est-ouest, et qu’il s’étage sur le flanc Est de la baie des Reguers, entre 5 et 7 m de profondeur environ

 Les sondages n’ont pas livré d’éléments archéologiques en place, épave ou cargaison, mais uniquement des produits d’épandage charriés par la mer un temps avant leur enfouissement. L’absence de tout autre élément autre que ces tuiles et quelques fragments d’amphores pouvant constituer une cargaison, ou une partie de cargaison d’un navire, interroge sur son origine : est-ce le vestige d’un naufrage sans que le navire ne se soit conservé ? S’agit-il d’un rejet de bord ? Aucun élément ne permet de répondre de manière affirmative à ces questions.

 Les cent quatre tegulae, imbrices ou fragments plus ou moins conséquents, mais toujours significatifs, ont été systématiquement enregistrés et mesurés afin de tenter une étude morphologique et métrologique. Il ressort que l’ensemble des tuiles retrouvées n’a pas été mis en œuvre sur une toiture, en témoigne l’absence de mortier de scellement qui subsiste sur la périphérie des tuiles ayant été posées.

Etant donné la grande homogénéité des tuiles découvertes, il est possible de penser qu’elles constituaient une cargaison à part entière. L’origine de cette cargaison est complexe à déterminer : l’absence d’estampille ou de caractéristiques propre à un atelier donné ne permet pas de définir la région de production des tuiles. Néanmoins, un travail de comparaison à l’échelle régionale permet de cerner des ateliers potentiels.

Les seuls éléments de datation disponibles sont les tuiles elles-mêmes, avec toutes les incertitudes qui peuvent subsister autour des chrono-typologies établie. En effet, les chrono-typologies manquent globalement pour la Narbonnaise et se concentrent surtout dans le centre est de la France. Ce type doit être placé au cours du 1er siècle.


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Rapport Pointe des Reguers 2015.pdf
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L_epandage_de_tuiles_antiques_de_la_poin
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